Solitaire, rêveur, discret, Odilon Redon (1840-1916) a passé une bonne partie de sa vie à contempler la fuite des nuages, à arpenter des sentiers sauvages, à cultiver les joies simples. Obstinément rebelle à toute école, à toute chapelle artistique, il revendique la vie intérieure et le monde du rêve quand son époque s'entiche de Naturalisme.Plus ses contemporains impressionnistes exaltent la lumière, plus il explore les ombres. A trente-cinq ans, il trouve sa première voie, ce sera le noir -fusain, gravure, lithographie. La couleur, il y entre à cinquante ans, il ne la quittera plus.Peintre et cinéaste, Michaël Gaumnitz tient Odilon Redon pour un des grands maîtres de la modernité. S'inspirant du journal tenu par l'artiste (publié après sa mort sous le titre A soi-même), son film est un hommage personnel qui fait entrer le spectateur autant dans la vie plutôt sage de l'artiste que dans le laboratoire mouvementé de son atelier.